trappe-coupe-feu

Comment restituer l’intégrité d’un mur coupe-feu ?

Le compartimentage est destiné à limiter la propagation des flammes et des fumées dans un bâtiment. Aujourd’hui, beaucoup de process sont conçus pour faciliter la circulation de la matière à travers les murs coupe-feu, souvent grâce à des convoyeurs. Ceci pose un réel problème de sécurité incendie. En effet, transporter de la matière enflammée d’une zone à l’autre facilite la propagation d’un incendie.

Dans ce type de process, une détection incendie (humaine ou automatique) devrait se traduire immédiatement par un arrêt du process. Ceci pose ainsi la question de la fiabilité de la détection.

Cette dernière doit être fiable, précoce. Il faut aussi qu’elle soit capable d’identifier les points chauds en quelques instants dans la matière en mouvement. En effet, tout déclenchement intempestif implique une perte de production. Au contraire, toute détection lente implique un risque de mise en sécurité trop tardif.

Par exemple, dans les centres de tri qui présentent des atmosphères difficiles (forts mouvements aérauliques, poussière grands volumes…), les déclenchements intempestifs ou tardifs sont nombreux.

Ceci étant posé, une fois le départ de feu identifié de façon pertinente, il existe principalement trois alternatives pour reconstituer l’intégrité d’un mur coupe-feu traversé par des convoyeurs.

Trappe coupe-feu

Cette solution se caractérise par l’installation d’un élément coupe-feu mobile venant en cas d’incendie se positionner au niveau de la trémie pour la boucher. Suite à la commande du SSI, une ventouse magnétique libère l’élément coupe-feu, qui, guidé par des rails, vient se positionner par gravité à l’endroit voulu.

Des trappes sectionnelles (type « guillotine ») et des trappes latérales (type porte de parking) sont présentes sur le marché. La première est la plus fiable, mais nécessite un espace important au-dessus de la trémie. Elle n’est pas adaptée pour les trémies sous toiture. Son réarmement par les opérateurs est plus difficile, surtout lorsque l’accessibilité n’est pas aisée.

La trappe coupe-feu joue un rôle important dans le ralentissement de la propagation d’un feu. Le mur coupe-feu présente des faiblesses au niveau du passage des convoyeurs que la trappe vient combler. Malheureusement, les bandes qui composent un convoyeur et transportent la matière sont en caoutchouc et donc combustibles. Elles sont donc des vecteurs de propagation d’incendie et réduisent l’efficacité des trappes coupe-feu. Aussi, Il est préférable que les convoyeurs soient discontinus de part et d’autre de la trappe coupe-feu. Il faut alors s’assurer que la matière puisse « sauter » d’un convoyeur à l’autre. Ce point est difficile à garantir pour les matériaux fins tels que les films plastiques qui ont tendance à se déposer dans la rainure qui doit être occupée par la trappe. En pratique les trappes sont souvent entravées lors de leur déclenchement, tout particulièrement les trappes latérales.   

Selon l’ambiance du site, les trappes doivent être associées à un nettoyage plus ou moins régulier pour éviter que des débris divers viennent gêner le déploiement de la trappe.

Par ailleurs, l’alimentation électrique ne doit donc pas faire l’objet de microcoupures. Ce phénomène est régulièrement rencontré dans les sites anciens et conduit à la fermeture non souhaitée de la trappe. Un engorgement du convoyeur nécessite un arrêt du process afin de procéder au nettoyage de la trappe.

Atossa constate que pour les sites disposant d’une trappe coupe-feu dans une atmosphère poussiéreuse, le retour d’expérience des exploitants est insatisfaisant.

Cette solution est privilégiée dans la plupart des cas.

Rideau d’eau

Ce système est constitué de buses qui se déclenchent et viennent asperger la trémie d’eau. De simples rideaux d’eau sont refusés par certains assureurs, car il a été constaté qu’ils ne permettaient pas de bloquer de forts niveaux de radiation. C’est donc plutôt une fausse bonne idée.

Par ailleurs, les différents référentiels précisent bien qu’un rideau d’eau est efficace si l’eau ruisselle sur une surface.

Déluge d’eau

Cette solution consiste à capoter une partie du convoyeur de part et d’autre de la trémie et d’y associer une aspersion d’eau. Les buses d’aspersions sont alors assimilables à des têtes sprinkler dont le fusible thermique a été retiré. De cette façon, l’eau est concentrée là où elle est utile. Il faudra s’assurer que la durée de fonctionnement du déluge soit équivalente à la résistance au feu du mur.

À noter qu’il doit être prévu que l’aspersion se fasse aussi sous le convoyeur.

Cette solution est particulièrement pertinente dès lors que la discontinuité du convoyeur n’est pas possible.

Il n’y a pas de solution toute faite pour restituer l’intégrité d’un mur coupe-feu. Chaque situation doit être bien analysée pour y adapter une solution appropriée.

-> N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions sur cette thématique !


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